lundi 13 septembre 2010

EGO - LA REVUE - LYON

L'art numérique ou l'infini des possibles

Déssiner a toujours été pour Eric Lacombe une nécessité: "Depuis tout petit, j'ai ce besoin d'exprimer des choses intérieures pour me sentir bien". Graphiste de métier, il lui a paru naturel de tester sa créativité sur l'outil informatique. Il lui suffit d'ouvrir un fichier sur photoshop et de dessiner directement sur l'écran. "Je fais d'abords une esquisse, je zoome au maximum sur une partie puis j'attaque le détail. Je dessine comme sur du papier." Les possibilités sont infinies, il crée des pinceaux à partir de photos ou toutes sortent de matières, La création dure en moyenne une quinzaine de jours: "J'aime bien partir d'une idée puis au fil du temps mes sentiments évoluent, alors je modifie, j'ajoute des éléments en fonction de ce que je ressens".

Esthêtiser la "monstruosité"
Une atmosphère mélancolique voire sombre, un univers le plus souvent monochrome, ou avec des couleurs qui rappellent les vieilles photographies du siècle dernier, des être étranges au regard triste, mais des personnages qui ont vécu et qui nous racontent toujours quelque chose, tel est le monde saisissant d'Eric Lacombe. "J'aime bien les freaks, les gens qui ne sont pas dans la norme, qui sont considérés comme "laids". Ces gens là me touchent plus que les autres parcequ'ils sont singuliers. J'aime cultiver cette notion de différence". Les sujets représentés sont souvent indéfinis, asexués, les œuvres sont sans titre, tout est fait pour ne pas orienter la réception: " Les gens y voient ce qu'ils ont envie de voir".
Mais si l'on s'attarde plus longuement sur les détails, on saisit alors toute la minutie de la composition.


Figurer l'intériorité
Qu'il soit dissimulé derrière un foulard, déformé, parcellisé, ou composite, traversé de branchages ou constellé de cratères lunaires, le visage attire l'attention, mais sur autre chose que lui même. Le figuratif s'évapore même parfois au profit de l'abstraction pure comme si elle n'était que le reflet d'une intériorité complexe, faites de crevasse, de micro-fissures, de clair-obscur. "Tous ces personnages me représentent, ils sont comme le miroir de mes états d'âme".

Alexandra Eretzian

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